Le réseau routier indien est de très mauvaise qualité et représente un frein au développement du pays. Il est un des premiers réseaux mondiaux (3,3 millions de km) mais le maillage est très disparate et la qualité des voies variables. Il représente 70% du trafic de marchandises et 85% du trafic passagers. S’il apparaît important, n’oublions pas que 40% des communes ne sont toujours pas connectés à un réseau routier praticables durant la mousson !
Ce réseau se décompose en 4 catégories de voies :
Premièrement, les voies rapides. Rapide est un bien grand mot. Et ce pour plusieurs raisons : ce réseau est totalement congestionné. Il n’est que de 65000 km (soit 2% du réseau routier total) mais supporte 40% du trafic. Les voies rapides ne correspondent ni à nos autoroutes ni à nos routes pour voiture mais à des routes nationales en France avec terre-plein centrale mais au trop nombreux carrefours que vaches, piétons, rickshaws, velos utilisent. Dès lors la vitesse moyenne est particulièrement basse. Un trajet de 200km prend plus de 3h30 min pour moins de 2h en France ! Deuxièmement et troisièmement les routes fédérales et les routes urbaines. Le sous investissement des Etats en la matière est criant. Les nids de poule se suivent mais globalement on peut encore qualifier ces voies de routes. Reste enfin les routes rurales : ce sont des pistes.
Face à l’économie de moyens et aux dissensions entre états fédérés, le gouvernement de l’union a porté ses priorités sur le développement du fret et de l’économie plutôt que sur l’interconnexion entre petites villes. Le budget annuel consacré à la construction de routes et à l’entretien du parc actuel est très faible- de l’ordre de 1,2MM€- et provient d’allocation du gouvernement central, d’une taxe de 4 centimes d’€ par litre d’essence acheté. Pour faire face au besoin urgent de voies de communication rapide, le gouvernement a décidé en 1999 un vaste plan de construction d’autoroutes (13 000 km) qui se décomposent en trois phases et dont le financement (tout de même 13MM$) n’est pas très clair ; une partie d’allocation nationale, des prêts de la banque mondiale ou de la banque asiatique du développement ainsi que l’appel à des investisseurs privés.
Le plan de développement se fera donc en 3 temps : le réseau numéro un devrait permettre de relier les 4 grandes villes du pays en autoroutes de 4 à 6 voies. Il devait être fini en fin d’année 2005 mais l’achèvement devrait être retardé d’un an. Le deuxième réseau devrait tracer de grands corridors Est Ouest et Nord Sud. L’objectif est de le compléter d’ici fin 2007. Aujourd’hui 10% des travaux ont été réalisés. Le financement de ce réseau fait intervenir les Etats (notamment au niveau du foncier) dont la coopération est difficile. Enfin, le groupe espère attirer les investisseurs à la construction d’un troisième réseau (10 000 km supplémentaire) sous la forme de contrat BOT (build operate and transfer), des sortes de concessions au risque supérieur. Le problème est que l’on connaît le coût de la construction mais qu’on apprécie plus difficilement les recettes : des droits de péages faibles et limités à quelques petits axes, la possibilité d’espaces de repos et d’achat…L’état a facilité les investissements étrangers en ce domaine mais on ne voit pas quel acteur privé pourrait être intéresser à financer un tel projet.
On dénote finalement là encore la volonté du gouvernement de concentre le développement économique sur de vrais Etats cités que sont les 4 grandes villes du pays plutôt que de contrebalancer les grands déséquilibres du pas. Là encore, on va au plus pressé.
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