Shanghai est une ville-province de 14 millions d’habitants profitant d’une localisation exceptionnelle à l’embouchure d’un des plus grands fleuves chinois, le Yangzi. La ville a connu un développement important durant l’entre deux guerres où les concessions européennes profitaient de la position géographique intéressante de son port.
Son attrait est tel que près de 5 millions de travailleurs temporaires y séjournent. Son PIB était en 2004 de près de 80 milliards de dollar, soit un PIB par habitant de 5700$, qui en fait une des villes les plus riches du pays.
Mais la ville doit s’appréhender par sa zone d’influence qui comprend trois états et un grand nombre de villes connexes (Suzhou, Hangzhou…). Ce territoire est peuplé de 200 millions d’âmes. Pour 15% de la population de la Chine
La ville est avant tout industrielle même si elle espère à terme devenir un grand pôle tertiaire. Elle attire en effet près d’un tiers des sièges sociaux des multinationales implantées en Chine.
Son maillage économique est un mélange de petites PMEs privés et de groupes municipaux de grande taille. La zone est un des grands centres de la sidérurgie chinoise avec notamment le géant chinois Baosteel. Elle réalise 40% de la production automobile chinoise avec les groupes SAIC, Geely ou encore Chery. Shanghai, c’est aussi 25% de la production microélectronique chinoise avec les entreprises Shanghai Belling, SMIC ou Huahong. C’est encore 50% de la production navale chinoise (Jiangsan, Hudong-zhonghua…).
De nouvelles activités économiques prennent paralèllement de l’ampleur ; la chimie fine, la génération de puissance ou encore la pharmacie où régulièrement des groupes de la province figurent parmi les leaders nationaux.
La croissance de la ville-province a été si rapide depuis 10 ans, qu’aujourd’hui, tout le monde s’attend à des goulots d’étranglement. Aussi la municipalité et l’Etat ont mis en place un plan d’équipement en infrastructures dont les objectifs sont impressionnants :
Les deux aéroports de la ville ont un trafic de 35 millions de voyageurs par an. Mais Pudong, l’aéroport international conçu par ADP manque déjà de capacité. La deuxième phase de construction de l’aéroport vient d’être lancée qui devrait aboutir à terme à 4 pistes d’atterissage et une capacité qui passerait de 30 millions de visiteurs par an à 80 millions en 2010. L’année est symbolique car cela sera l’ouverture de l’exposition universelle et devrait draîner un grand nombre de touristes.
Le port a fait la richesse de la ville ; il est classé comme le premier port de vrac au monde et le troisième en conteneur avec près de 12 millions de TEU par an. L’objectif maintenant est la construction d’un nouveau port en eaux profondes à 30 km
Dans le ferroviaire, le pays espère encore lancer une liaison rapide avec Beijing d’ici 2010, mais le projet semble prendre du retard. La municipalité se concentre sur le développement de son réseau de métro. Depuis quelques années, la ville bénéficie de 5 lignes. D’ici 2010, elle désire en créer 8 nouvelles et posséder un réseau de 340 km
Dans les aménagements routiers, la ville est déjà bien équipée. Cependant elle désire améliorer les communications avec les régions limitrophes en construisant 2 nouvelles voies express. C’est surtout sur la ville même que les aménagements seront les plus importants : un troisième périphériques pourrait voir le jour d’ici 2007 et 300 km
Enfin, face à une telle croissance, la municipalité a décidé la création de trois villes nouvelles pouvant abriter chacune 500 000 personnes. Ces villes nouvelles ressembleront à des clusters américains mélangeant université, centre de haute technologie et seront spécialisé dans un domaine particulier. Ainsi l’une d’elles se concentrera autour des usines Volkswagen pour se spécialiser sur l’industrie automobile.
Naturellement, ce développement urbain entraîne une forte hausse de la consommation en énergie. Les capacités d’électricité manquent et chaque année, la zone souffre d’une pénurie d’électricité durant la haute saison. Pour y rémedier, l’Etat désire construire près de 8000 MW de nouvelles capacités : dit autrement, cela correspond à 9 tranches nucléaires. Ce seront majoritairement des centrales au gaz ainsi que deux centrales nucléaires. Et ce toujours pour la même échéance.
En somme d’ici 5 ans, la zone pourrait investir au bas mot 30 milliards de dollar pour se doter d’un réseau d’infrastructures très performantes. En Chine, tout est démesuré. Mais le plus extraordinaire, c’est que ces objectifs sont en passe d’être respectés !
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