La Chine 2200 m3
En 2003, la consommation principale restait l’irrigation (avec 343 milliards de m3) suivi par l’industrie ( 118 m3 63 m3
Globalement, l’eau manque en ville, les nappes phréatiques sont surexploitées et les rivières sont de plus en plus polluées. En somme, la Chine 385 m3
Pourtant les besoins en eau ne cesse de croître : on anticipe un futur exode rural de peut être 300 millions de personnes qui désireront à terme leur raccordement en ville à un système d’eau courante. Parallèlement, les besoins en eau de l’industrie croissent à hauteur de 15% par an ! Aussi, dès 2003 on observait des pénuries importantes. Il manquait dans le nord et l’Est du pays plus de 30 milliards de m3 pour l’irrigation, peut être 6 milliards pour l’industrie. Enfin 400 des 670 villes de plus de 100 000 habitants ont manqué d’eau la même année, dont le sixième très sérieusement.
Face à cela, les ressources diminuent. On observe un début d’asséchement du fleuve jaune qui entraîne un affaissement du sol ainsi que la surexploitation des nappes phréatiques qu’il faut chercher de plus en plus en profondeur. Au rythme actuel, d’ici une vingtaine d’année, les ressources par habitant pourrait être réduite d’encore 20% !
Les solutions actuelles du gouvernement sont au nombre de 6 : cela passe d’abord par la rénovation du système d’irrigation dans la campagne. En ville cela passe par une sensibilisation des consommateurs : le prix a été légèrement remonté (il est aujourd’hui de 0,24$ par m3 en ville et 0,004 pour l’irrigation, soit moins de la moitié du coût de production). Pékin a donné l’exemple en remontant le prix de l’eau a 0,45$ fin 2004. Dans le secteur industriel, le gouvernement instaure progressivement des quotas d’utilisation dans les secteurs industriels qui consomment le plus (électricité, sidérurgie…) et pourrait prochainement réglementer les ménages. Ensuite des projets de recyclage sont en cours de développement non plus seulement pour les eaux industrielles mais aussi pour les eaux urbaines, bien que limités à des secteurs précis (lavage de voiture, sanitaire…) et à un nombre trop restreint de villes. De plus, le pays se lance à l’instar de l’Inde dans des projets pharaoniques : l’objectif est de rediriger les eaux du Yangzi vers 3 axes au nord pour alimenter notamment Pékin d’ici 2010. Si le projet pourrait subir plusieurs années de décalage, il est déjà chiffré à 55 milliards de dollar. Finalement, la Chine
Tout cela ne règle pas le problème de la pollution des ressources en eau et du nombre trop limité de stations d’épurations. Notons que la quantité d’eaux usées produites par la Chine
La conséquence de cette pollution : 40% des eaux des 7 rivières principales n’atteint pas le niveau 3 requis pour la production d’eau potable. Sur le fleuve jaune seul, 60% des eaux sont classées au niveau 6, soit qualifiées d’impropre à toute utilisation économique (ie l’irrigation). Globalement, on estime que 45% des nappes phréatiques sont polluées.
Certes le gouvernement prend des mesures, mais celles ci apparaissent sans sanction ou trop tardive. Lors du 10ème plan, le pays a débloqué 33 milliards de $ pour le traitement des eaux usées, mais avant la dernière année du plan quinquennal, 40% des projets identifiés n’avaient pas encore débuté. En somme, il y a eu beaucoup de publicité mais pas beaucoup de réalisation. Cela se traduit dans la fermeture de sites les plus polluants : une inspection fait fermer les sites (cf le cas de la rivière Huai), mais les organismes de contrôle dépendent des autorités locales qui permettent ensuite la réouverture des sites.
En conclusion notons que la législation chinoise en matière d’eau est proche de nos normes occidentales mais reste peu appliquée.
NB : Nous verrons ce qu’adviendra de ce problème dorénavant que le gouvernement a replacé le débat sur l’eau et la pollution en général au centre du « débat » politique chinois, dans le cadre d’une « société d’harmonie ».
Plus que les goulets d’étranglements dans les infrastructures- qu’on anticipe pouvoir ralentir le rythme de croissance de l’économie-, je crois qu’une prise en compte sérieuse des risques environnementaux et les fermetures de site qu’elle nécessite, pourrait contribuer à un ralentissement de cette fameuse croissance effrénée du pays.
Commentaires