Histoire :
Vers la fin du 18ème siècle, les britanniques réalisent qu’ils importent de Chine (soieries, épices) plus qu’ils n’exportent.
Pour rééquilibrer leur commerce, ils décident de vendre de l’Opium. Plusieurs tentatives d’interdiction de la drogue par l’empire chinois aboutissent aux guerres de l’opium qui se conclut par le traité de Nankin de 1842 qui accorde à la Grande Bretagne l’ïle de Hong Kong.
Puis en 1860, les britanniques obtiennent la péninsule de Kowloon auquel s’ajoindra les nouveaux territoires en 1899, négocié pour un bail de 99 ans. La rétrocession à la Chine est intervenu donc en 1997.
Population :
Hong Kong est composé de 236 iles particulièrement pentues ou les terrains constructibles sont rares. Sa superficie est de 1100 km2.
La population est aujourd’hui de près de 7 millions d’habitant, ce qui donne une densité parmi les plus élevées au monde : 6200 habitant au km2 et même 43000 habitant au km2 à Kowloon.
95% de cette population est d’origine chinoise (majoritairement du cantonais voisin) mais seulement 60% est né sur le territoire.
Cette population vieillit très rapidement : le taux de natalité est dans les plus bas du monde et le flux migratoire s’est tassé suite à la rétrocession à la Chine. En 1990, l’âge médian était de 31 ans. Aujourd’hui il est de 39 ans !
Le cadre institutionnel :
Depuis la rétrocession au 1er juillet 1997, Hong Kong a dorénavant le statut de « région administrative spéciale ». Son statut est défini par la loi fondamentale de 1990 qui a vocation à servir de constitution au territoire. Ce statut garantit pendant 50 ans le maintien du système préexistant à la rétrocession et une large autonomie à l’égard du pouvoir central chinois. En fait, seuls la défense et les affaires étrangères constituent les domaines de compétence propre à la Chine ; le reste (le maintien de l’ordre, la justice…) reste propre à cette région administrative spéciale.
Le territoire conserve ses prérogatives douanières et monétaires. Hong Koong continue d’émettre sa propre devise convertible. De même, la péninsule a conservé son système fiscal, son système de santé, d’éducation et de protection sociale. De même encore en ce qui concerne son système juridique, inspiré de la common law britannique et qui assure aux résidents un degré élevé de protection juridique et garantit le respect des droits de l’homme et des libertés publiques (liberté de conscience, d’opinion, de mouvements) ; ce qui n’est pas pour plaire aux nouveaux maîtres de Pékin. La seule concession accordée par les autorités de l’Ile est l’obligation de promulguer une législation interne réprimant « la trahison, la sécession, la sédition et la subversion à l’égard de la République Populaire de Chine ». Un premier projet avait été proposé en 2003, mais compte tenu de l’ampleur des manifestations démocratiques d’alors, le gouvernement a retiré son projet.
En somme rien n’a changé à Hong Kong, mais le statu quo actuel semble difficilement tenable. Reste à voir si la Chine respectera sa parole et maintiendra les droits garantis durant les cinquantes prochaines années !
Le système politique actuel se décompose de la manière suivante :
Le pouvoir exécutif est composé d’un chef de l’exécutif élu pour 5 ans par un collège de parlementaires et de notables (patrons, syndicats..). Le dernier élu, Mr Tung Cheu-hwa a démissionné en 2005 pour être remplacé par Mr Donald Tsang. Ce chef de gouvernement peut dissoudre le parlement qui après réélection peut le démettre. Une balance des pouvoirs typiquement britannique !
Le gouvernement est aussi constitué de 14 ministres, avec notamment trois d’entres eux plus importants que les autres : le chef de l’administration, le secrétaire des finances et le secrétaire à la justice. Le pouvoir exécutif est d’autre part assisté d’un conseil de 20 membres qui fait office de conseil des ministres et est le lieu où s’élabore la politique du gouvernement et où le chef du gouvernement doit motiver ses décisions en cas de désaccord avec les membres du conseil.
Le pouvoir législatif est conféré à un conseil législatif de 60 membres dont la désignation est assurée pour 4 ans par un mode de scrutin complexe qui mélange pour la moitié des membres suffrage universel et pour l’autre moitié une élection indirecte par un collège de représentants de professions. Enfin quelques rares membres sont directement nommés par Pékin. Ce conseil législatif amende et vote les lois mais a aussi force de proposition. Il examine et vote le budget et nomme encore les juges de la cour d’appel.
Le système judicaire est d’inspiration britannique et permet maints records à l’instar des grandes justices démocratiques. Une cour d’appel final domine une cour d’appel et un tribunal de première instance. C’est le principe de la common Law qui régit le droit local. Enfin, le pays dispose aussi des services d’un médiateur. En somme, c’est une justice moderne.
Le régime politique de Hong Kong est paradoxal : d’un côté, le peuple aspire à plus de démocracie - les manifestations en faveur d’un suffrage unversel unique le prouvent-. De l’autre, la Chine espère prendre la main sur les affaires intérieures et réduire ainsi les libertés actuelles.
Histoire économique :
Entre 1960 et 1995, le PIB a été multiplié par 11 en terme réél. Le PIB par tête a été multiplié par 6. Autant dire qu’au cours de cette période le pays a connu une des croissances les plus élevées du monde. Dès le milieu des années 90, la richesse par habitant a dépassé le niveau des pays occidentaux et notamment de l’ancienne puissance coloniale, la Grande-Bretagne.
Comment cela s’est il produit ?
Après la seconde guerre mondiale, la population du territoire n’est que de 600 000 habitants. 10 ans après, elle est de 2,2 millions d’habitants. La raison est cette croissance exponentielle : l’arrivée de migrants chinois qui fuient le communisme récemment installé. Le flux migratoire ne cessera pas et s’accélera même dans les années 60 et 70 à mesure que le gouvernement populaire chinois devient plus répressif (grand bond en avant, révolution culturelle).
Cet afflux de main d’œuvre bon marché va permettre l’éclosion d’une industrie légère de produits bas de gamme à faible intensité en capital ; ce sont les métiers du jouet, de la montre ou encore du textile.
L’industrie monte peu en gamme mais parallèlement, le pays se développe dans les métiers du tertiaire, faisant de Hong Kong un grand hub logistique et financier pour le développement en Asie du Sud Est.
Dans les années 1980, la croissance va s’accélérer à mesure que la Chine s’ouvre au commerce international (l’arrivée de Deng Xiaoping) et que Hong Kong devient l’interface commerciale privilégiée avec l’empire du milieu. Le pays délocalise alors son industrie dans les provinces chinoises limitrophes (Shenzhen et Canton) et se concentre sur son rôle de Hub.
Aujourd’hui, un tiers du commerce extérieur chinois passe donc par Hong Kong. L’activité tertiaire représente 90% du PIB du territoire et le pays est devenu très dépendant de la croissance chinoise. Hong Kong a le premier port de conteneur au monde, le troisième aéroport de fret et est devenu la deuxième place financière asiatique après Tokyo.
Mais ce succès a des limites. Le territoire est devenu très dépendant des activités financières et a subi de plein fouet la crise asiatique de 1997. Hong Kong a mis 6 ans pour retrouver le niveau de richesse d’avant la crise, malgré pourtant le boom de l’économie chinoise voisine. Aussi, les habitants s’inquiètent de leur avenir et notamment de la conccurence d’autres villes chinoises (Shanghai, Pekin, Canton) dont les coûts sont bien inférieurs. Si cette concurrence s’avère réel, le territoire bénéficie de sa réputation de transparence, d’excellentes infrastructures et d’un accord commercial avec la Chine qui le favorise de plus en plus. Si la croissance du territoire ne sera pas du niveau d’empire du milieu, il continuera cependant à bénéficier de l’accroissement des échanges de la Chine avec le reste du monde.
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